Avec ma chatte et mon couteau,
J’ai dû traverser la forêt hantée.
Avec ma chatte et mon couteau,
J’y suis arrivée.
Pourtant, c’était pas gagné.
Toute entière qu’il m’y avait jetée !
Tranquillement assise au coin du feu,
Il est venu me tirer par les cheveux.
« Fous-moi le camp de cette chaumière,
Pas la place ici pour trois ! »
C’était elle ou moi au chaud cet hiver.
Pas de bol, j’étais moi.
Toute nue dehors je déambule dans le noir,
Mes yeux sont trempés, tout m’est étranger.
J’ai froid, j’ai faim, j’ai soif, j’ai rien.
Pas sûre que je passe la soirée.
Le moindre bruit me terrorise.
Partout ça craque et moi je crise.
Je suffoque, je m’agrippe, je recherche le nid douillet.
Mais mes tripes se déchirent et je maudis celui que j’aimais.
Cette fois c’est sûr, je vais mourir.
Qu’est-ce qu’il me reste pour survivre ?
Un rapide inventaire et c’est réglé.
Mon cœur est brisé et mon corps gelé.
Pourtant c’est injuste, je devais pas finir comme ça.
Toi et moi c’était le feu, jamais on n’aurait eu froid !
« Mais il a choisi l’autre, et toute seule t’es bonne à rien… »
« Il a choisi l’autre et toute seul t’es bonne à rien…
Il a choisi l’autre et toute seule t’es bonne à rien… »
Ah non meuf reprends-toi, t’aventures pas sur ce chemin !
Ta seule amie ici, c’est toi.
Pas de place pour la dissociation !
Tu te pourris, c’est fini,
Tu te souris, ça devient bon.
Continue de marcher, va la rencontrer cette forêt !
Qui te dit qu’elle ne renferme pas un putain de secret ?
Alors j’y suis allée…
Ma chatte et mon couteau pour seuls alliés.
Et j’ai halluciné…
De mères en filles qu’on se refilait la prophétie :
« Reste où tu es sinon le loup va te dévorer ! »
Mais tout ça c’était rien que des conneries !
Nous aussi on peut s’aventurer,
Les soi-disant fragiles, les folles à lier.
A l’intérieur de nous y a tout ce qui faut.
C’est juste que nos mères savaient pas pour leurs chattes et leurs couteaux !
Alors on pardonne et on traverse le noir,
Vaille que vaille, jusqu’au petit matin !
On croira crever mille fois,
Mais qui ne veut pas changer son destin ?
Je savais pas ouvrir une conserve avant d’atterrir ici,
Mais c’était ma chatte et mon couteau les véritables outils !
Grâce à eux que j’ai discerné le vrai du faux,
Que j’ai vu dans la nuit.
Aucun fantôme ni sortilège ne m’attendait dans ce grand bois,
Si ce n’est ceux que je m’étais lancés moi.
Une forêt hantée, ça se traverse très bien.
C’est soi-même qu’on trouve à la fin !
Allez y faire un tour, vous serez surpris.
La sorcière et le loup sont mêmes devenus mes amis.
Avec ma chatte et mon couteau, j’ai aussi écrit, interprété et réalisé ce conte audio. Ça s’entend non ?